COI et ONU : deux discours du président de l’Union des Comores (août et septembre 2014)

Commission de l’océan Indien, 23 août 2014 ; Nations unies, 26 septembre
vendredi 26 septembre 2014

Discours de bienvenue de S.E.M. Ikililou DHOININE, président de l’Union des Comores prononcé à l’ouverture du IVème sommet la Commission de l’océan Indien

Texte complet sur le site de la COI

Extrait

Permettez-moi de vous ouvrir mon cœur et vous parler d’un problème qui me préoccupe profondément et d’espérer pouvoir vous convaincre à engager notre Organisation dans une démarche commune, dans le but de mettre fin définitivement, à un drame humain qui détruit quotidiennement des familles entières.

En effet, elles sont nombreuses les victimes du visa instauré depuis 1994, entre les trois îles et Mayotte, la quatrième des Comores. Aussi, d’autres personnes s’enrichissent sur le dos d’autres qui ne demandent pourtant qu’à exercer un des droits humains les plus élémentaires, à savoir la libre circulation des personnes, dans le respect des conventions et traités internationaux.

Je vous demande, alors, Chers Collègues, de nous aider, Nous et la France, à stopper définitivement ces drames en nous appuyant sur nos valeurs communes de solidarité et de respect des droits humains.

Pour ma part, je reste confiant qu’à travers le dialogue, nous parviendrons au règlement du différend qui oppose mon pays à la France sur la question de l’île comorienne de Mayotte, depuis bientôt 40 ans.

C’est pourquoi j’ai signé la Déclaration de Paris du 23 juin 2013 dans laquelle nos deux pays s’engagent à rechercher une solution heureuse à ce différend regrettable, comme l’avait si bien dit, dans ce même Palais du Peuple, en juin 1990, l’ancien Président de la République française Monsieur François Mitterrand, paix à son âme.


Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores à l’occasion de la 69eme Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies

Texte complet sur le site officiel de l’Union des Comores

Extrait

Pour préserver et consolider la paix, dans un monde en pleines mutations, l’accent doit être mis sans cesse, sur la prévention des conflits, tout en soutenant inlassablement les efforts de résolution des crises qui surgissent.
La Communauté des Nations que nous sommes, a le devoir de s’autosaisir des sujets qui, s’ils ne sont pas résolus équitablement, feront perdre à notre Organisation, sa crédibilité.

C’est le cas de mon pays, admis comme membre de I’ONU, en vertu de la résolution 33 85 du 12 novembre 1975, réaffirmant la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé de quatre îles, mais dont, le processus de décolonisation, reste encore à parachever.
A ce sujet, dans notre allocution lors de la soixante-huitième session de notre Assemblée Générale, nous vous avons exposé notre nouvelle démarche dans la recherche d’une solution juste avec la France, une solution conforme aux principes qui régissent notre organisation.

Conformément à mon engagement exprimé du haut de cette tribune, devant vous, auguste assemblée, je voudrais porter à votre connaissance que, le Haut Conseil Paritaire prévu dans la déclaration de Paris a été institué. Cet organe de suivi a lancé ses premiers travaux en novembre 2013 et s’ apprête à se réunir à nouveau, à la fin de cette année.

Dans cette deuxième rencontre, le Haut Conseil Paritaire aura à traiter, entre autres questions, celle relative à la circulation des personnes entre les quatre îles de l’archipel, en vue de mettre un terme aux drames qui endeuillent, quotidiennement, les familles comoriennes.

Des drames qui, le plus souvent, passent inaperçus auprès de l’opinion publique internationale, mais qui heurtent profondément, la conscience collective de mon peuple.
Des drames qui heurtent également ce grand pays qu’est la France, dans ses valeurs humanistes que nous avons en partage.
En effet, au delà du contentieux territorial entre les deux pays, il est d’une extrême urgence, de mettre un terme à cette tragédie humaine, dans le cadre de ce dialogue apaisé et engagé entre les deux parties et qui doit bénéficier du concours de notre organisation.

C’est pourquoi, sur ce sujet et dans l’esprit de la Déclaration de Paris, ouvrant la voie à la construction d’une relation rénovée tournée vers l’avenir, j’ai récemment sollicité l’appui de la Commission de l’Océan Indien, lors du Quatrième Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de cette organisation sous régionale, dont la France et les Comores sont membres.

A cette occasion, le gouvernement comorien a privilégié l’esprit de concorde pour préserver les liens entre les peuples, tout en réaffirmant la nécessité du respect des principes du droit international, dans le règlement de ce contentieux, qui dure depuis une quarantaine d’années.