Eric Besson en Guyane - 22 et 23 juillet 2009

Echos de la presse
vendredi 24 juillet 2009

Programme de la visite

21 juillet 2009 : Communiqué de la préfecture transmis pat blada.com

Déplacement de Monsieur Eric Besson, Ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire en Guyane, mercredi 22 juillet et jeudi 23 juillet.

Composition de la délégation : Frédéric Bouvier (conseiller diplomatique), Valentine Mary-Chamoin (attachée de presse)

Mercredi 22 juillet

14h40 Arrivée du Ministre à l’aéroport de Rochambeau

17h00 Rencontre avec le Président du conseil régional représenté par madame Chantal Berthelot et un représentant du conseil général (conseil régional)

18h15 Rencontre avec le Maire de Cayenne (mairie de Cayenne)

19h30 Participation au journal télévisé de RFO

20h30 Diner républicain (Résidence préfectorale de Bourda)

Jeudi 23 juillet

08h15 Visite du service des étrangers de la préfecture

9h15 Déplacement sur un site d’orpaillage illégal dans le cadre de l’opération Harpie

11h30 Réception en mairie de Saint Georges de l’Oyapock et visite de la commune avec passage au SPAF (thème : gestion des flux migratoires dans une commune frontalière)

13h45 Point presse dans les salons de l’aéroport

Voir aussi le communiqué du ministère de l’immigration annonçant le voyage

23 juillet : Eric Besson souhaite renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière en Guyane


Besson admet des "difficultés" de reconduite avec le Guyana [1]

24 juillet 2009 : AFP

CAYENNE, Guyane française — Le ministre de l’Immigration Eric Besson a reconnu jeudi en Guyane française "des difficultés réelles" à reconduire dans leur pays les ressortissants du Guyana en situation irrégulière.

Le Guyana (ex-Guyane anglaise), pays indépendant depuis 1966, niché entre le Venezuela et le Surinam, "n’accepte pas les reconduites de ses ressortissants et il l’exprime d’abord par une inertie", a déclaré à l’AFP Eric Besson.

"Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait un lien entre les discussions en cours sur des projets pour le Guyana et la coopération en matière migratoire", a poursuivi M. Besson. Le ministre de l’Immigration a ajouté : "les droits et devoirs dont on parle pour les citoyens, c’est aussi vrai pour les pays. Si la France aide, il faut que nos partenaires aient des obligations".

Les ressortissants du Guyana sont les étrangers les plus nombreux dans la seule prison de Guyane. "Ils représentent 30% de notre effectif total de 710 détenus" a déclaré jeudi à l’AFP le directeur du centre pénitentiaire de Rémire Montjoly, Christian Rouzier. Dans cette prison, 70% des détenus sont étrangers (en situation régulière ou non) et les Guyaniens représentent donc près de la moitié des étrangers détenus.

Or, faute d’accord de réadmission, même interdits de territoire français, ils ne sont pas reconduits dans leur pays à leur sortie de prison.

Mercredi soir, Rodolphe Alexandre, le maire de Cayenne, avait eu des mots très durs sur RFO en demandant que la Guyane soit débarrassée "des bandits du Guyana".


Le ministre de l’Immigration visite le département amazonien

23 juillet 2009 : RFO

Le ministre de l’Immigration Eric Besson est arrivé mercredi à Cayenne pour une visite en Guyane.

Il doit rencontrer des représentants des collectivités territoriales ainsi que le maire de la ville, avant de se rendre jeudi sur un site d’orpaillage illégal, à l’intérieur des terres.

Eric Besson est ensuite attendu à Saint-Georges de l’Oyapock, commune située dans l’est de la Guyane au bord du fleuve qui fait office de frontière avec le Brésil.

Le ministre de l’Immigration constatera les moyens de lutte employés par l’opération Harpie, opération de lutte contre l’orpaillage clandestin, qui connaît une phase de renforcement avec la conduite entre le 15 avril et le 15 juin de 66 opérations menées par la gendarmerie dont 48 avec le concours des forces armées en Guyane.

Durant cette période, 1.163 grammes d’or, 12.290 grammes de mercure et 18.490 litres de carburants ont été saisis ou détruits.

  • Statut transfrontalier

A Saint-Georges de l’Oyapock, la maire, Fabienne Mathurin-Brouard, a émis le souhait de la création d’un statut transfrontalier accordé aux résidents des communes frontalières. Les fleuves qui servent de frontières, l’Oyapock à l’Est avec le Brésil et le Maroni à l’Ouest avec le Surinam, sont des voies franchies quotidiennement par l’immigration clandestine.

En 2007, 10.094 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits à la frontière contre 8.085 en 2008.

Selon la Cimade, la visite du ministre constitue "un non-événement". L’association de solidarité active avec les migrants déplore l’absence de rencontre avec les associations locales et de visite au centre de rétention administrative. Elle condamne la politique appliquée envers les migrants et les réfugiés [2]

Elle revendique "la création d’un centre d’accueil des demandeurs d’asile", "la fin du régime juridique dérogatoire pour les départements d’outre-mer", "l’arrêt du placement en rétention des familles et des mineurs" et "l’arrêt de la politique des objectifs chiffrés de reconduite à la frontière".


La Guyane face au problème persistant des clandestins

24 juillet 2009 : Le Monde - Laeticia Van Eeckhout

Ministre de l’immigration, Eric Besson qui effectuait, les 22 et 23 juillet, en Guyane son premier déplacement outre-mer était très attendu. "L’histoire de la Guyane est ponctuée par l’immigration. Elle ne compte pas moins de 68 nationalités. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une forte immigration irrégulière", insiste Chantal Berthelot, députée (PS) et première vice-présidente de la région Guyane. Sur une population de 210 000 personnes, on estime à 20 000- 30 000 le nombre d’immigrés illégaux.
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L’attrait du territoire guyanais tient notamment à la pratique de l’orpaillage illégal. Face à ce "fléau", le ministre Eric Besson est venu délivrer un "message de ténacité". Pas moins de 1 000 hommes - dont six escadrons de gendarmes mobiles et une unité du GIGN - sont mobilisés dans la nouvelle opération "Harpie", ce dispositif exceptionnel de lutte contre l’orpaillage clandestin. Annoncé en février 2008 par Nicolas Sarkozy pour "durer aussi longtemps qu’il le faudra", le premier plan "Harpie" avait été arrêté au bout de quatre mois. Cette fois, l’opération a vocation à être "pérennisée ", a assuré M. Besson.

ECONOMIE INFORMELLE

De fait, si le premier "Harpie" avait permis d’asphyxier les sites d’orpaillage illégaux, il n’avait pas empêché ceux-ci de revivre, une fois les forces de l’ordre moins présentes. L’objectif n’est donc plus seulement d’assécher l’approvisionnement des sites par la mise en place de contrôles routiers et fluviaux. Mais bien de les détruire pour "écoeurer les clandestins", selon les termes d’un haut responsable militaire qui décrit ses "adversaires" comme étant des personnages "rustiques" mais "extrêmement réactifs, s’adaptant à tous modes d’intervention" des forces de l’ordre.

Au sud-ouest du département, en pleine forêt amazonienne, le camp de Zohia n’est plus qu’un espace de désolation, où fin juin vivaient 200 à 300 garimpeiros. Dans les décombres, on devine que l’endroit a été un vrai village avec ces carbets (grandes cases collectives), sa boucherie, son épicerie, sa boîte de nuit et même sa maison de passe. Quinze jours après la destruction du camp, il ne reste, jeudi 23 juillet, qu’une vingtaine de garimpeiros, hagards. Ils ne demeureront pas plus de 48 heures sur le sol français, appelés à être reconduits dans leur pays.

Au centre de rétention de Cayenne-Rochembeau, la Cimade ne voit passer que peu de garimpeiros. "L’orpaillage illégal n’est qu’une facette de l’immigration irrégulière", reconnaît Philippe Duporge, directeur départemental de la Police aux frontières (PAF). En 2008, la Guyane a éloigné de son territoire 8 085 étrangers en situation irrégulière, dont 1 752 garimpeiros. Le choix a été fait de mettre l’accent sur l’orpaillage illégal, vecteur de problèmes sanitaires, de dégradation environnementale, de délinquance et d’insécurité. Mais la majorité des illégaux travaillent dans le bâtiment, la pêche, la restauration, les services à la personne. "L’économie informelle est très développée ici", reconnaît le préfet Daniel Ferey. Pour Philippe Duporge, "il faudrait presque un plan Harpie par domaine". La police aux frontières s’est mise à multiplier les opérations de contrôle.

Celles-ci répondent à une attente de la population qui ne veut pas se laisser "envahir" comme l’exprime Jean-Pierre Roumillac, président de l’association des maires de Guyane. Mais, dans le même temps, elles ne sont pas sans susciter quelques réticences.

Fabienne Mathurin-Brouard, est maire de Saint-Georges. Ce petit village sur la rive de l’Oyapock, qui n’a été relié qu’en 2004 à Cayenne, par la route, a longtemps eu pour seule ouverture le bourg brésilien de Oyapoque de l’autre côté du fleuve. La maire s’alarme du climat de "tension". "Les contrôles se multiplient et touchent indifféremment les orpailleurs clandestins et les administrés de l’Oyapoque avec lesquels nous avons des relations séculaires. Une personne venant simplement acheter une boîte de vache qui rit peut se faire arrêter", explique-t-elle, réclamant la mise en place d’un passe transfrontalier pour les habitants des deux rives. Un passe que le ministre s’est dit prêt à étudier dans le cadre du dispositif de contrôle prévu sur le pont, en construction, qui reliera en 2010 la Guyane à l’Etat brésilien d’Amapa.

Ce futur pont peut, pour le consul du Brésil à Cayenne, Ana Beltrame, par les échanges et le tourisme, favoriser le développement nécessaire de l’Amapa. Et freiner du coup les flux d’immigration clandestine vers la Guyane.


Besson rencontre les clandestins

Semaine Guyanaise, 29 juillet 2009

La semaine guyanaise, 29 juillet - avec une photo


Voir l’analyse Sur la route des vacances de Monsieur Besson


[1La France tente en vain depuis 2001 d’obtenir la ratification par le Guyana sur un [accord de réadmission