Les associations de MOM en Guyane s’associent au mouvement populaire

jeudi 13 avril 2017
par  Nicole

L’Astipa, Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s et Peuple-s Autochtone-s, membre de la Fasti

Communiqué du Bureau Fédéral de la Fasti, 6 avril 2017
La Fasti exprime sa solidarité et son soutien au mouvement social en Guyane ainsi qu’à l’ASTIPA dont nous relayons le communiqué ci-après. Nous vous invitons à le diffuser.

La Fasti tient à souligner :
 que la situation sociale en Guyane, les inégalités, les discriminations et la violence sont les produits d’une véritable logique d’exception mise en œuvre par l’Etat français envers les peuples des DOM-COM. Parce qu’il faut nommer les choses par leur nom, cette logique d’exception est une logique coloniale.

 cette logique coloniale est une politique de l’Etat français qui se renforce et se généralise au sein même de la métropole, contre les migrant-e-s, les Rroms, la population des quartiers populaires et les pauvres en général.

La Fasti reste attachée au principe d’autodétermination des peuples pour qu’ils s’engagent sur la voie de l’indépendance, de l’émancipation, de la liberté, du respect, de l’égalité et de la solidarité.
Notre solidarité avec la Guyane est d’autant plus importante que le peuple guyanais montre la voie à suivre pour lutter, au sein du territoire de la métropole, contre le développement du racisme et de l’état d’exception. Les conséquences de ce racisme et de cet état d’exception seront, comme en Guyane, plus de misère et de violences là où il faut plus de solidarité et d’égalité.

Communiqué de l’Astipa, 5 avril 2017

La Guyane, département français rappelons-le, accuse un retard de plus de 30 ans en ce qui concerne l’Education, la Santé, les infrastructures publiques, le foncier, le social, l’agriculture et l’accès aux institutions publiques et donc aux droits.
Le mouvement social actuel est un fort appel pour une égalité et une équité pour ce département et un raz-le bol face à l’incurie de l’Etat français.

Déjà, en février dernier, le défenseur des droits, Jacques TOUBON, émettait un rapport alarmant sur la situation en Guyane. Il pointait du doigt toutes les instances publiques.
Son rapport met en avant la nécessité d’une école accessible, de qualité et GRATUITE en tout point de vue (Transport scolaire et restauration compris), la nécessité d’un nouveau maillage sanitaire afin de ne pas rendre difficile l’accès aux soins des peuples autochtones amérindiens et bushinengués notamment et la nécessité d’un accès aux droits sociaux plus marqué.

Les collectifs et le peuple de Guyane portent des revendications légitimes et nécessaires face à cette situation critique.

L’ASTIPA, Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s et Peuple-s Autochtone-s et apporte son soutien aux collectifs de la Guyane notamment au collectif des habitants du Lawa, zone géographique où l’essentiel de ses actions se déroulent.

L’ASTIPA appelle cependant à la vigilance sur les propos haineux, racistes, xénophobes et stigmatisants qui sont tenus envers certaine catégorie de la population. La population immigrée de Guyane n’est pas responsable de la situation économique et sociale.
C’est l’Etat français de part sa négligence et son manque d’intérêt qui est à blâmer ici. La Guyane ce n’est pas qu’une fusée qui décolle c’est aussi des Hommes de toutes origines qui demandent le respect.

L’ASTIPA apporte son soutien au mouvement social guyanais, et au collectif des habitants du Lawa.

L’ASTIPA souhaite que toutes les revendications sociales, sanitaires, en matière d’infrastructures permettant le désenclavement des communes, et en matière d’éducation soient entendues et prises en compte.

L’ASTIPA condamne les propos racistes et haineux envers les immigrés.

La section de Cayenne de la Ligue des Droits de l’Homme

La section suit de près les événements.

  • L’appel des 300 000 frères et sœurs de la Guyane,
    communiqué de la section LDH de Cayenne, 4 avril 2017

La LDH, section de Cayenne, en appelle au Gouvernement afin qu’il prenne la juste mesure des inquiétudes de la population et des profondes et légitimes raisons de sa colère et qu’il y réponde. Cette mobilisation citoyenne sans précédent exige que soient pris en compte les retards structurels qu’accuse notre territoire du fait de l’ignorance de ces problématiques par les gouvernements successifs. Il est grand temps non seulement de les rattraper mais encore d’anticiper l’évolution qui s’annonce.

Notre population ne peut se satisfaire de mesures d’urgence. Elle réclame un plan de rattrapage et de développement d’envergure. Des collectifs thématiques se sont constitués pour élaborer des revendications qui répondent d’abord à l’urgence puis à des pistes de développement.

Un engagement à long terme doit être pris et confirmé par les cinq principaux candidats aux futures élections présidentielles. Un programme de grande ampleur doit être engagé pour combler les déficits de l’éducation, du social et de la santé, gage d’un meilleur avenir en matière de sécurité et d’économie.

Mais surtout il est temps d’engager un nouveau mode pérenne de participation de toute la population aux décisions qui la concernent afin que nous puissions réfléchir tous ensemble aux valeurs et aux moyens à mettre en œuvre pour une Guyane où il fait bon vivre.

La Guyane a les moyens naturels et humains qui lui permettraient d’inverser la vapeur et de devenir un modèle dans la nécessaire transition climatique à laquelle le monde entier doit faire face. Nos faiblesses peuvent devenir nos meilleurs atouts puisque nous pouvons entrer pleinement dans la construction d’un nouveau modèle sans avoir à en détruire un autre. Mais il nous faut pouvoir y réfléchir ensemble et compter sur l’appui politique du Gouvernement.

La LDH, section de Cayenne, en appelle également à la vigilance de la population. Conscients de la force de notre belle union populaire, nous devons prendre garde aux intérêts personnels et financiers qui se jouent dans l’ombre. Aucun mouvement populaire n’y a jamais échappé.

On peut ainsi regretter que certaines revendications n’aient pas été prises en compte dans le cahier de revendications global.

Parce qu’elles n’auraient pas fait consensus, nous dit-on …

Consensus auprès de qui ??? Pas de la population, dont on a estimé qu’elle n’avait pas à être informée de ces revendications du moment qu’elles avaient été écartées par des représentants de collectifs qui estimaient qu’elles allaient à l’encontre de leurs intérêts personnels et financiers.

Tandis que celle des peuples autochtones sur les mines est grossièrement falsifiée. A qui profite ce qui ne peut être une erreur ?

Qu’en est-il de la transparence et de la consultation de la population promises dans la décision de rejeter en bloc l’ensemble des propositions du gouvernement plutôt que de signer celles validées par les groupes de travail ? Qu’en est-il des revendications non entendues et pourtant partagées par la population ?

Perdant de vue ce à quoi la population a apporté son soutien, certains représentants de collectifs revendiquent aujourd’hui un statut d’autonomie. Comment ne pas y voir récupération et manipulation d’un mouvement populaire au profit de quelques uns ?

Le changement de statut de la Guyane relève de la Constitution et doit être décidé par référendum. La question n’a pas lieu d’être posée ici et seulement deux ans après l’entrée en vigueur du choix émis par la population.

La LDH, section de Cayenne, appelle les collectifs à garder le cap de ce magnifique mouvement de démocratie participative et à rester concentrés sur les revendications pour lesquelles ils ont le soutien et la confiance des guyanais. Certains enjeux méritent une plus longue et plus profonde réflexion de tous. Personne, aucune organisation, ne peut, ne doit, se substituer à la population.

Nous sommes 300 000 véritables frères et sœurs, nous sommes unis, nous sommes déterminés, tout est donc possible ! Nous venons tout juste de nous mettre en chemin, un pas après l’autre, ensemble.

La Cimade-Guyane

Le groupe Cimade s’est exprimée le 28 mars 2017.


Documents joints

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