Les pays ACP et l’archipel des Comores

mercredi 27 novembre 2013

Discours du Vice-président UE, M. Patrice Tirolien à la cérémonie d’ouverture de la 26ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, 25 novembre 2013

EXTRAIT : sur la situation de l’archipel des Comores

Après avoir abordé la situation des Grands lacs, la situation de l’archipel des Comores est (schématiquement) évoquée.

"Nous évoquerons aussi la situation dans l’archipel des Îles Comores, notamment les drames humains dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte, où des centaines de vies humaines sont perdues quotidiennement. Cela nous renvoie au drame de ceux qui essaient d’atteindre le sol de l’Europe comme nous l’a rappelé encore récemment le drame de Lampedusa.

C’est pourquoi il est impératif et urgent de définir avec les Comores une politique de coopération active en matière d’immigration. Le partage de la gestion des flux migratoires avec les Comores, accompagné de contreparties en termes de développement économique et social en faveur de la partie comorienne, est indispensable si l’on veut obtenir des résultats.

Il faut mettre un terme aux tragédies créées par les juteux trafics de kwassas kwassas (pirogues), créés par des filières organisées, et aux lourdes difficultés engendrées à Mayotte par une immigration non maîtrisée. La conclusion d’accords bilatéraux entre la France et les Comores, notamment dans le domaine de l’immigration, est un pas vers la résolution de cette problématique".


EXTRAITS

La « situation politique dans l’archipel des Comores » figure en seconde position à l’ordre du jour des travaux de la session de l’APP (Assemblée parlementaire paritaire) qui se tient à Addis-Abeba du 25 au 27 novembre.

Par situation politique, il faut entendre le contentieux territorial entre la France et l’Union des Comores à propos de Mayotte. Ce n’est pas un hasard si ce problème est abordé, pour la première fois, devant cette instance. Le sommet d’Addis Abeba est en effet une rencontre entre les pays ACP (Afrique Caraïbe Pacifique) et l’Union Européenne. A quelques semaines du passage de Mayotte au statut de RUP (Région ultra périphérique) de l’Europe, ce sommet est une occasion pour les autorités comoriennes d’attirer l’attention de l’Europe sur le cas de Mayotte. Ce contentieux deviendra, dès le 1er janvier 2014, un contentieux entre l’Union des Comores et l’Europe puisque celle-ci a entériné l’accession de Mayotte au statut de RUP.

Il s’agit donc pour les autorités comoriennes d’un dernier baroud d’honneur puisqu’on voit mal l’Europe faire maintenant machine arrière.

S’exprimant à ce sujet lors de la séance solennelle d’ouverture qu’il présidait en compagnie du premier Ministre éthiopien Hailemariyam Desalegn, le député socialiste européen Patrice Tirolien a insisté pour que « la voix des mahorais ne soit ignorée » face aux revendications de souveraineté répétées des comoriens sur Mayotte. Rappelant que le voisinage de Mayotte et des Comores crée une indéniable communauté de destin, l’eurodéputé socialiste voit dans l’accession de Mayotte au statut de région ultra périphérique « une opportunité unique pour l’Union des Comores ». Pour l’eurodéputé guadeloupéen, « le choix de l’avenir c’est de mettre de côté un contentieux ancien, en tissant des liens encore plus étroits entre Mayotte et les îles voisines des Comores ».

Patrice Tirolien est également revenu sur les victimes des naufrages de kwassa entre Anjouan et Mayotte. « Il est impératif et urgent de définir avec les Comores une politique de coopération active en matière d’immigration » a-t-il affirmé. Pour le député européen, la résolution du problème passe par « la conclusion d’accords bilatéraux entre la France et les Comores, notamment dans le domaine de l’immigration ». Des accords qui doivent être accompagnés de « contreparties en termes de développement économique et social en faveur de la partie comorienne », avouant les « lourdes difficultés engendrées à Mayotte par une immigration non maîtrisée ». [...]