Mayotte. Plus de 27 000 personnes reconduites à la frontière en 2019

dimanche 1er mars 2020
par  Nicole

L’objectif des 25 000 reconduites fixées par Christophe Castaner a été dépassé en 2019. À Mayotte, 27 421 personnes ont été repoussées du territoire dont la grande majorité vers les Comores.
Ouest-France avec AFP. Modifié le 11/02/2020 à 07h57 Publié le 11/02/2020 à 02h33

Plus de 27 000 personnes ont été reconduites à la frontière en 2019 à Mayotte, dont 99 % vers les Comores voisines, a indiqué lundi le préfet de Mayotte.
Au total, 27 421 personnes ont été reconduites à la frontière, soit une hausse de 39 % par rapport à 2017, a précisé le préfet Jean-François Colombet, lors d’un point-presse global sur la délinquance. Ce chiffre dépasse l’objectif des 25 000 reconduites fixées par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Dans l’archipel de 374 km2, devenu département français en 2011, 48 % des 256 000 habitants sont des étrangers selon l’Insee, dont 95 % de Comoriens. Ces derniers sont nombreux à tenter la traversée depuis l’île comorienne d’Anjouan, à 70 km de là. En juillet, le corps d’un enfant retrouvé sur les côtes avait soulevé une vive émotion.

En 2019, neuf filières d’immigration clandestine ont été démantelées, selon le préfet.
Un « problème majeur d’accès aux services publics et aux droits »
Lors de la dernière opération conduite par la brigade mobile de recherche de la Police aux frontières (PAF), sept personnes, dont un fonctionnaire de la PAF, ont été arrêtées et mises en examen pour aide à l’entrée et au séjour d’étrangers, corruption active et passive, avant d’être placées en détention à Mayotte.
Ce réseau est soupçonné d’avoir effectué en un an 130 voyages entre Anjouan (île des Comores) et Mayotte.

L’île souffre d’un « problème majeur d’accès aux services publics et aux droits », qui ne doit pas être occulté par l’accent mis par l’État sur la lutte contre l’immigration irrégulière, pointe le Défenseur des droits.
Dans un rapport publié mardi, il dénonce des atteintes aux droits « fréquentes et répétées » dans la lutte contre l’immigration irrégulière : « exécution expéditive des éloignements », rétention des mineurs, et même des mineurs rattachés arbitrairement à un tiers pour être éloignés.


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