Renvoi d’une demandeuse d’asile à partir du CRA de Rochambeau

Communique de la Cimade-Guyane, 21 juillet 2010
mercredi 21 juillet 2010

Le mercredi 21 juillet 2010, Madame E. C. a été renvoyée vers son pays d’origine alors qu’elle souhaitait demander l’asile en Guyane française.

Le droit d’asile permet à toute personne subissant des persécutions dans son pays d’origine de demander la protection de la France. Demander l’asile en rétention est un droit et la reconduite ne peut avoir lieu que si l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides a rejeté la demande d’asile.

Cette dame se trouvait au centre de rétention de Rochambeau depuis lundi 19 juillet. La Cimade a été alertée par la famille, puis par l’intéressée elle-même depuis le centre de rétention, de son souhait de demander l’asile. Comme le prévoit la loi, deux salariées de La Cimade sont chargées d’intervenir au
sein du centre de rétention pour aider les personnes à exercer leurs droits.
Cependant, l’administration n’a toujours pas répondu à leur demande d’habilitation, pourtant déposée depuis six semaines. De ce fait les deux salariées de la Cimade n’ont pu rencontrer Mme E qu’en visite et n’ont pas eu la possibilité de suivre sa demande d’asile jusqu’à ce qu’elle soit déposée.
Elles étaient toutefois présentes lorsque Madame E. C. a sollicité les agents de la PAF (police aux frontières) pour déposer une demande d’asile. Les policiers ont affirmé qu’ils allaient faire le nécessaire. Néanmoins, une heure plus tard, Madame E. C. était dans l’avion qui allait la renvoyer vers son pays d’origine, sans avoir pu exercer son droit d’asile.

La Cimade dénonce la violation du droit d’asile et demande que les droits des retenus en matière d’asile, qui constituent une liberté fondamentale, soient respectés.
Cette situation n’aurait pas eu lieu si les deux salariées de la Cimade étaient habilitées à intervenir au centre de rétention administrative comme elles en ont fait la demande depuis plus de six semaines.
La Cimade rappelle que l’assistance juridique est un droit pour les retenus (article R.553-14 du Ceseda).