Il était, depuis la fin de 2012, assez fréquent que que la préfecture de Mayotte complète la capacité du CRA (100 personnes) jugée insuffisante par la création pour 24 heures d’un LRA, parfois de deux ou - très rarement - trois.
Ces créations coïncident en général avec l’interception en mer d’un ou de plusieurs kwassas dont les passagers sont retenus et, pour la plupart, reconduits de manière expéditive.
Mais jamais le rythme n’avait été aussi intense.
Cela veut dire que pendant deux mois, les personnes retenues en vue d’un éloignement imminent étaient si nombreuses que trois LRA ont été ajoutés au CRA pendant plus d’un jour sur deux.
Or, dans ces LRA les conditions de la retenue sont très incertaines, plus encore que dans le CRA pourtant célèbre pour les piètres conditions de cet enfermement.
En outre celles et ceux (familles ou avocat⋅e⋅s) qui cherchent une personne afin de l’aider à faire valoir ses droits au séjour à Mayotte auprès de l’administration ou du tribunal auront ont d’autant plus de difficultés à les localiser.
Et cela s’est probablement, comme souvent dans des circonstances analogues, accompagné d’expulsions collectives effectuées en hâte, sans examen de la situation des personnes et sans accès à un recours effectif.