Guyane : démolitions de maisons par les services de la mairie de Cayenne

Une nouvelle étape de "démolitions très politiques en Guyane" analysées en 2006 par un article de Sonya Fayman
samedi 5 novembre 2011

Communiqué de la section de la LDH à Cayenne

30 octobre 2011

Suite aux récentes démolitions qui ont eu lieu au Mont Baduel ce vendredi et qui ont vu une femme enceinte avec deux enfants se faire mettre à la rue sur le champ (même si il y a prise en charge par le Samu social), la LDH, section de Guyane, s’insurge contre des pratiques d’un autre âge qui ne peuvent être légales dans un état de droit : il n’est pas concevable de démolir un lieu d’habitation quel qu’il soit sous les yeux de la famille qui l’occupait encore la minute précédente !

Le minimum de la décence et du respect de la personne humaine est un relogement préalable à la démolition ! La LDH, section de Guyane, condamne ces pratiques indignes d’une société civilisée et appelle la mairie et la préfecture a prendre d’urgence leurs responsabilités de manière humaine !

Mont Baduel : deux maisons détruites

Article de France-Guyane, 29 octobre 2011

Extrait :
Relogement pour ceux en situation régulière... mais pour les autres ?

Concernant les habitations construites illégalement sur le Mont Baduel, le maire est déterminé à aller jusqu’au bout... du moins pour les maisons occupées par des personnes en situation régulière. Selon l’enquête menée par ses services, il n’y aurait que trois familles dans ce cas-là. Leur maison sera certes rasée, mais la mairie cherchera des solutions de relogement pour elles.
Mais pour la quinzaine d’autres habitations, occupées par des familles en situation irrégulière, le maire en appelle au préfet : « Nous avons une obligation de relogement pour les personnes en situation régulière. Pas pour celles en situation irrégulière. Nous ne pouvons pas démolir ces maisons tant qu’elles sont occupées. » Elle demande à l’État de jouer son rôle dans cette affaire. « S’il pleut, on sait ce qui peut arriver. Il y a déjà eu un Cabassou. » Et précise : « En cas de problème, nos responsabilités, au maire et au préfet, seront engagées. » Le message du maire de Cayenne est en tout cas clair : « Nous ne sommes pas dans un pays de non-droit. Il y a des règles à respecter. »

Les habitants du Mont Baduel manifestent

Article de France-Guyane, 25 octobre 2011

Hier, soixante-dix personnes ont manifesté devant la mairie de Cayenne pour réclamer l’arrêt des démolitions sur le Mont Baduel. Le maire accepte de les suspendre, le temps de trouver des solutions de relogement pour les familles concernées. Néanmoins, les démolitions devront avoir lieu avant la saison des pluies. (Lire la suite en ligne)


  • Le contexte

Les constructions spontanées de maisons constituent de longue date une réalité guyanaise, du fait de l’absence de politique de logement social. Les autorités laissent faire pour décider ensuite sélectivement de régulariser ou de détruire des habitations.
L’article suivant écrit à la suite de démolitions analogues survenues en 2005 éclaire ce contexte.

Démolitions très politiques en Guyane

Lire en ligne cet article de
Sonia Fayman,
association internationale des techniciens, experts et chercheurs (AITEC),
paru dans Plein droit, 68, avril 2006, « (Dé)loger les étrangers »