2011 - Reprise des expulsions de Haïtiens
- Haïti en Marche, Saint-Domingue expulse des centaines d’immigrants haïtiens illégaux, 6 janvier 2011
La République dominicaine a lancé sa première grande rafle contre les immigrants haïtiens illégaux depuis le séisme dévastateur de l’an dernier, ont annoncé des responsables jeudi. Des centaines de personnes ont été arrêtées et déportées au cours des derniers jours. Haïti et la République dominicaine partagent l’île d’Hispaniola et ont une longue histoire de tension frontalière, mais les relations se sont améliorées dans la foulée du séisme du 12 janvier. Le gouvernement dominicain a offert son aide et le pays sert de plateforme à l’effort international de secours en Haïti. Des défenseurs des droits de la personne affirment toutefois que les Haïtiens sont sujets à une profonde discrimination en République dominicaine. Le gouvernement dominicain, qui a suspendu les déportations d’Haïtiens après le tremblement de terre, a réactivé ses mesures contre l’immigration illégale cette semaine en arrêtant des personnes à des points de contrôle à travers le pays. Plus de 700 Haïtiens ont été déportés depuis lundi et d’autres le seront au cours des prochains jours, a déclaré Ambiorix Rosario, porte-parole du département de l’Immigration. Les responsables dominicains affirment que ces mesures sont nécessaires pour contenir l’immigration illégale depuis le séisme, de même que pour limiter la propagation du choléra, qui a fait plus de 3000 morts en Haïti depuis le début de l’épidémie, en octobre.
2010 - Refus d’admission et refoulements frontaliers de Haïtiens en République dominicaine
Le Réseau Frontalier Jeannot Succès(RFJS) et Solidarite Fwontalyè ont observé 2522 cas de rapatriement Haïtiens/nes effectués par les autorités de la République Dominicaine au cours du premier semestre de l’année 2010. Parmi ces rapatriés figurent 1650 hommes, 632 femmes et 240 enfants.
2219 personnes ont été rapatriées dans le département frontalier du Nord-Est, soit 1362 hommes, 620 femmes et 237 enfants, selon Solidarite Fwontalyè, une organisation du Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM). 249 Haïtiens/nes ont été reconduits à la frontière de Belladère, soit 234 hommes, 12 femmes 2 garçonnets et 1 fillette, selon le comité de droits humains de cette zone, membre du Réseau Frontalier Jeannot Succès. Dans le Haut-Plateau, les autorités dominicaines ont rapatrié 29 hommes à Boc-Banic et 25 à Thomassiques, selon les informations obtenues par le GARR.
Le Comité de Droits Humains de Belladère (KDMB) indique que les premières opérations de rapatriement ont commencé le 23 mars 2010. Jusqu’à cette date seulement des cas de refoulement avaient été enregistrés. Depuis lors, les rapatriements se poursuivent graduellement. Signalons qu’il est difficile pour les organisations d’obtenir des informations précises pouvant leur permettre de différencier les cas de refoulement des cas de rapatriement.
Les représentants/es du KDMB ont signalé que la plupart des opérations de rapatriement sont réalisées par des militaires dominicains. Ces derniers ne délivrent aucun document aux rapatriés/es, comme cela se faisait dans le passé. Certains d’entre eux ont affirmé que des militaires les ont dépouillés de tous leurs biens au moment des opérations de rapatriement.
Rappelons que le directeur de l’immigration dominicaine, Sigfrido Pared Perez , a confirmé que l’armée dominicaine, en accord avec les services d’immigration, avait repris les opérations de rapatriement suspendues après le tremblement de terre du 12 janvier. Selon le même officiel, la République Dominicaine avait déjà expulsé de son territoire de nombreux Haïtiens/nes en situation irrégulière.
Près de 2700 personnes refoulées en Haïti après le séisme du 12 janvier, GARR, 23 mars 2010
Les États-Unis d’Amérique, les Bahamas et la République Dominicaine ont refoulé respectivement 166, 60 et 2428 personnes au cours des deux premiers mois de l’année 2010.
Après l’annonce de l’octroi du Statut de Protection Temporaire (TPS) aux sans-papiers haïtiens présents sur son territoire avant le 12 janvier, le gouvernement américain a ramené en Haiti, à la date du 16 février, 88 boat-people haïtiens. 5 jours auparavant, il avait refoulé 78 autres.
De leur coté, les autorités de l’archipel des Bahamas ont reconduit en Haiti une soixantaine de sans-papiers haïtiens à la mi-février 2010.
A la frontière haïtiano-dominicaine, des organisations de défense des droits humains ont recensé 2428 cas de refoulement effectués par la République Dominicaine.
Dans le Nord-est, le Réseau Frontalier Jeannot succès (RFJS) et Solidarite Fwontalyè ont observé 1000 cas de refoulement pour les deux premiers mois de l’année 2010 dont 280 femmes, 568 hommes et 152 enfants.
Au Plateau Central, le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) et le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) ont enregistré 1428 personnes refoulées dont 950 à Belladère, 97 à Lascahobas, 338 à Bòk Banik et 43 à Thomassique.
Par ailleurs, certains organismes de défense des droits humains rapportent des opérations de rapatriement effectuées la nuit. L’organisme Solidaridad Fronteriza du Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM) a critiqué le rapatriement de Jonas Hilaire dans la nuit du dimanche 14 février. Ce travailleur migrant, membre de l’Association des Ouvriers migrants du Nord-Est (ASOMILIN), a été arrêté à Guayubin par l’armée dominicaine. Il a été dépossédé de 1500 pesos, et de sa bicyclette. Sa carte associative a été confisquée par les militaires qui l’ont rapatrié à Jimani.
L’organisme a précisé que ce rapatriement effectué dans la nuit et un dimanche est en contradiction avec les points a, d, e et f du protocole du 2 décembre 1999 signé par la République Dominicaine et Haïti.