L’avenir de la Guyane selon le président de la République

Discours prononcé à Cayenne le 18 février 2010
jeudi 18 février 2010

(…) « Je souhaite que vous réfléchissiez à ce que la Guyane puisse s’affirmer comme un pôle d’attraction dans son environnement régional (…). Il ne faut pas avoir peur de l’ouverture sur les pays voisins. J’ai souhaité que soit constituée une vaste zone de coopération avec le Brésil, le Guyana et le Suriname pour construire avec nos voisins une nouvelle relation.

D’autant plus qu’il va nous falloir gérer la question du pont sur l’Oyapock. J’ai conscience que ce pont va profondément modifier l’économie Guyanaise, c’est la fin de son isolement sur le continent sud-américain. Pour moi c’est clair, le Brésil, c’est la super puissance de demain. Je me donne beaucoup de mal pour que le Brésil et la France marchent main dans la main. Le Président Lula est un homme de très grande qualité. Rendez-vous compte la chance que représente la possibilité d’accrocher votre économie, indépendamment de vos liens avec la métropole, avec un des cinq pays émergents parmi les plus puissants du monde. Il faut qu’il y ait au moins un pont pour aller d’une rive à l’autre !
Ce pont, depuis quinze ans j’en entends parler. J’ai été sur l’Oyapock, et j’ai vu que les appels d’offres n’avaient même pas été lancés ! Donc j’ai un peu accéléré les choses. Ce pont, j’irai l’inaugurer avec le Président Lula. Mais il faut que nous réfléchissons à tout ceci. Il y aura par exemple le problème des chauffeurs de poids-lourds qui n’ont pas le même droit du travail que nous, il y aura le problème des transporteurs qui paient l’essence 25 centimes moins cher que chez nous. Mais je vous rappelle que nous avons le pouvoir de décider de qui a le droit ou non de pénétrer sur notre territoire. Donc, le Pont sur l’Oyapock va ouvrir au début de l’année 2011. Il faut que nous ayons abordé tous les sujets risquant de poser problème d’ici là. C’est très important, il ne faut pas qu’on fasse l’autruche (…).

Je n’ignore pas les problèmes. Je sais qu’il y a encore de l’insécurité. Je sais que c’est très difficile avec certains de vos voisins, de nos voisins, je pense notamment au Guyana, de trouver les conditions d’une maîtrise d’un flux migratoire absolument incontrôlé et qui met en danger notre pacte social ici. Tous ces problèmes, nous allons les prendre les uns après les autres, je ne lâcherai pas, parce que je pense qu’ici se joue une partie considérable pour la France. Nous sommes quand même le seul pays d’Europe qui est présent en Amérique du Sud, qui est un continent considérable. Je veux dire à mes compatriotes de métropole qu’il ne faut pas oublier que la plus grande frontière que nous ayons, c’est avec le Brésil, parce que la Guyane, c’est la France. »

Pour lire le discours intégral sur le site de l’Elysée :
L’avenir de la Guyane dans son nouveau cadre institutionnel

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