La frontière et ses échelles : les enjeux d’un pont transfrontalier entre la Guyane française et le Brésil

Un pont sur l’Oyapock
lundi 6 février 2012
par  Nicole

Madeleine Boudoux d’Hautefeuille, « La frontière et ses échelles : les enjeux d’un pont transfrontalier entre la Guyane française et le Brésil », Cybergeo : European Journal of Geography, Espace, Société, Territoire, article 514, mis en ligne le 15 décembre 2010
http://cybergeo.revues.org/23405 ; DOI : 10.4000/cybergeo.23405

Madeleine Boudoux d’Hautefeuille est Doctorante en géographie. En accueil à l’Observatoire Hommes/Milieux « Oyapock » (UPS 3188) / CNRS, Université des Antilles-Guyane, mdhautefeuille@orange.fr

Résumé
Les frontières politiques sont l’objet d’enjeux multi-scalaires. A la frontière entre la Guyane française et le Brésil, le projet de pont transfrontalier sur le fleuve Oyapock peut ainsi donner lieu à différentes interprétations, selon l’échelle à laquelle on le considère. A l’échelle du Plateau des Guyanes, la Guyane française se trouve dans une situation d’enclavement. La continuité routière avec le Brésil pourrait donc constituer un levier d’ouverture vers le continent sud-américain. Mais les réalités du réseau dans lequel ce pont doit s’insérer font obstacle à cet objectif de continuité. C’est finalement à l’échelle internationale et à une dimension symbolique que ce projet renvoie :en tant que pont transfrontalier, instrument de la relance de relations internationales, il fait passer la logique du franchissement et de la continuité routière derrière celle du point de rupture et de contact symbolique entre les territoires français et brésilien.

Extrait :

En situation frontalière, la continuité routière favorisée par un pont se heurte au contrôle des entrées et des sorties de biens et de personnes. La France et le Brésil appliquent la réciprocité en matière de visa : les ressortissants brésiliens n’ont pas besoin de visa pour entrer sur le territoire de la France métropolitaine et inversement. Mais cette règle de la réciprocité ne s’applique pas à la Guyane, qui n’est pas intégrée à l’espace Schengen : l’obtention d’un visa reste nécessaire pour un ressortissant brésilien souhaitant se rendre en Guyane. Destinée à faire face à l’immigration clandestine en Guyane, cette mesure constitue un obstacle majeur à la circulation des personnes entre les deux territoires. La circulation des biens vient également se heurter aux normes auxquelles les produits brésiliens et français sont soumis chacun de leur côté. Le respect de ces normes est un préalable à la pénétration du marché concurrent. La question se pose en particulier pour les produits brésiliens à destination du marché guyanais, qui pourraient représenter une alternative d’approvisionnement pour la Guyane, mais qui doivent pour ce faire s’adapter aux normes européennes. La mise en place du pont sur l’Oyapock s’accompagne ainsi de l’installation d’un “pôle d’inspection frontalier” du côté guyanais, destiné à regrouper les services de police (immigration) et de douane, ainsi que les services sanitaires et vétérinaires.

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