Plus de policiers pour "protéger" des Comoriens en les expulsant

mercredi 18 mai 2016

17 mai 2016 - Communiqué du ministre de l’Intérieur et de la ministre des Outre-mer


Sur le site du ministère des Outre-mer

M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l’Intérieur, et Mme George PAU-LANGEVIN, Ministre des Outre-Mer, condamnent les violences commises ces derniers jours à Mayotte à l’encontre de familles, ayant par ailleurs conduit à la destruction de leurs habitations. De tels comportements n’ont pas leur place dans la République. Tous les individus impliqués, dont l’enquête devra établir l’identité, devront rendre compte de leurs actes devant la justice.

Sous l’autorité du préfet, 221 gendarmes et 499 policiers, renforcés par 102 gendarmes mobiles, soit 822 policiers et gendarmes au total, sont mobilisés pour rétablir l’ordre républicain, mettre fin à ces exactions inadmissibles et protéger l’ensemble de la population de Mayotte. Parallèlement, la préfecture engage l’ensemble de ses services et les bénévoles du cadre associatif pour proposer des solutions immédiates aux familles victimes de ces violences.

L’action déterminée des forces de sécurité intérieure, qui s’est notamment traduite dans la lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte par l’éloignement de 18 763 personnes en 2015 et de 6 587 personnes depuis le 1er janvier 2016, sera encore rehaussée par l’arrivée de 76 policiers et gendarmes cette année. Ces nouveaux effectifs s’ajouteront aux 59 postes d’ores et déjà créés en 2015.

A la demande du Premier Ministre, un plan d’actions contre l’insécurité et l’immigration clandestine sera présenté à la fin du mois. Il viendra compléter le plan stratégique Mayotte 2025. Bernard CAZENEUVE et George PAU-LANGEVIN appellent chacun à la responsabilité et rappellent la détermination du Gouvernement à mettre en œuvre, dans un dialogue étroit avec les élus et l’ensemble des acteurs locaux, une politique de développement pérenne au bénéfice de toute la population mahoraise.


Le ministre de l’intérieur au Sénat : plus de policiers pour lutter contre "l’insécurité et l’immigration clandestine"

3 mai 2016 Au Sénat

  • M. Thani Mohamed Soilihi

Durant deux semaines, Mayotte a été paralysée par une grève générale, émaillée de violences urbaines. Le mouvement social a envoyé des représentants à Paris.
Un père de famille a trouvé la mort dans les manifestations. La montée de la violence est réelle. Un tiers des actes sont imputables à des mineurs. La justice est désarmée. Le Premier ministre s’est engagé à mettre en place un plan pour l’insécurité et l’immigration qui sont devenues les deux préoccupations principales des Mahorais.
Pouvez-vous préciser ce plan sans lequel Mayotte sera gravement mis à mal ?

  • M. Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur

Face à la situation à Mayotte, j’ai rehaussé le niveau des effectifs de 70 agents. J’ai envoyé une mission à Mayotte - pour examiner l’articulation entre collectivités territoriales, préfecture, police et justice et réévaluer les effectifs si besoin - qui m’a rendu ses conclusions il y a trois semaines.
À la fin du mois, je vous présenterai des mesures, comme l’a annoncé le Premier ministre, et me rendrai à Mayotte dans les mois qui viennent constater sur place l’adéquation du dispositif avec nos objectifs.

Bernard Cazeneuve annoncera "d’ici la fin du mois" un "dispositif global" concernant la sécurité à Mayotte
La1ere.fr, 04 mai 2016

[...]

  • Plan contre l’insécurité

Fin avril, Manuel Valls avait reçu à Paris des élus de Mayotte et avait annoncé un prochain plan contre l’insécurité et l’immigration clandestine dans cette île en proie à d’importantes difficultés financières et secouée en avril par un conflit social et des violences urbaines qui ont fait un mort.

  • "Améliorer les résultats"

Rappelant qu’une mission sur la sécurité, envoyée à Mayotte, lui a rendu ses conclusions "il y a trois semaines", Bernard Cazeneuve a précisé qu’il annoncerait "à la fin du mois un dispositif global qui concernera l’organisation, les effectifs, et l’articulation du rôle entre les collectivités locales, la justice, la préfecture et les forces de l’ordre", de manière à "améliorer significativement les résultats qui ne sont pas à la hauteur de ce que je souhaite".
"Au cours des derniers mois, j’ai pris la décision de rehausser significativement les effectifs de police," avec "72 effectifs supplémentaires", a-t-il rappelé. "Ce n’est pas seulement un problème d’effectif, c’est aussi un problème d’organisation des forces, c’est aussi un problème de relation entre la préfecture, les forces de l’ordre, l’autorité judiciaire et les collectivités locales". Selon lui, "il faut regarder si nous ne pouvons pas, dans le cadre d’une organisation nouvelle, rehausser encore les effectifs".

  • 50 millions pour Mayotte

Le ministre a précisé qu’il se rendrait à Mayotte "dans les mois qui viennent de manière à constater l’adéquation entre les objectifs que nous nous sommes assignés et les résultats que nous aurons obtenus".
Fin avril, Manuel Valls avait également annoncé une série de mesures s’élevant à 50 millions d’euros en faveur de Mayotte, notamment un "rattrapage" de la dotation globale de fonctionnement (DGF) des communes par rapport à la métropole, un transfert aux communes, sur trois ans, des recettes d’octroi de mer actuellement perçues par l’État, et une compensation, pour le conseil départemental, des dépenses consacrées à l’aide sociale à l’enfance.