Un enfant haïtien « dans les clous légaux », mais pas son frère !

Communiqué RESF et PAFHA - 30 avril 2010
samedi 1er mai 2010

Dimanche 2 mai, à 8 heures du matin, à l’aéroport d’Orly Sud, vol 534, Viliène Luma, mère de famille haïtienne accueillera l’un des ses fils âgé de 14 ans mais sans son frère aîné, Wilky, hors des clous légaux du Ministère de l’immigration, puisque jeune majeur de bientôt 19 ans.

Et pourtant c’est dès avril 2008, plusieurs mois avant le 18ème anniversaire de Wilky que cette mère a entrepris de constituer le dossier de regroupement familial pour faire venir ses deux fils. Difficulté d’obtenir des actes en Haïti, coût de leur obtention, plusieurs rendez vous repoussés à l’Ofii, le service en charge de ces demandes. Le dossier traîne et Wilky devient majeur. Immédiatement après le 12 janvier 2010, Viliène LUMA, très inquiète pour ses fils et au courant des engagements d’Eric Besson pour « que soient facilités les rapprochements et le regroupement des familles en France » ; se rend à l’Ofii où en toute humanité, on accepte de traiter le dossier du plus jeune mais pas celui de Wilky, 18 ans et demi. Nouvelles démarches auprès des Affaires étrangères, nouveaux frais, nouvelle attente pour une mère qui sait à quel point sur place la situation est dramatique et la saison des pluies dévastatrice.
Et c’est un refus de Visa en application de l’art. L 211-2 du Ceseda qui lui est signifié : Wilky doit rester en Haïti (où sa tante a disparu et sa grand-mère a été blessée).

Un cas parmi des milliers d’autres classés « dans » ou « hors » des clous par le cabinet du ministre. Cela ne change pas grand-chose : Au 20 mars, 500 visas avaient été accordés. En France les Haïtiens en situation irrégulière se trouvent dans une situation de grande précarité et il leur est très difficile de soutenir leurs proches en Haïti. Plusieurs d’entre eux ont été placés en rétention, des expulsions, dont celle d’une mineure de 15 ans et des tentatives d’expulsion ont eu lieu. Une humanité réduite à son plus petit dénominateur commun : le chiffre.

Pour exiger que les promesses soient tenues, les Haïtiens de France se rassembleront le 1er Mai à Paris sur le parcours du défilé du 1er mai, à partir de 14 heures au Métro Bonne Nouvelle devant le théâtre du Gymnase.