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Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’Homme, s’est étonné des « comportements incroyables » qu’il a pu constater pendant son séjour en Guyane
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C’est avec une vision aussi chaotique qu’absurde du département que le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Jean-Pierre Dubois, a quitté la Guyane hier soir. « J’ai entendu des choses depuis trois jours qui font sursauter » , a-t-il ainsi assuré hier matin dans le quartier de BP 134 de Rémire-Montjoly, alors qu’il présidait une table-ronde autour de laquelle étaient réunis différentes associations et autres collectifs. Une réflexion qui englobe aussi bien certaines observations liées aux difficultés sociales et culturelles auxquelles se heurte la population que l’altercation qu’il a eu avec Rodolphe Alexandre, président du Conseil régional.
« Il y a des comportements incroyables qui sont aussi verbaux, a notamment déclaré Jean-Pierre Dubois. Il est incroyable qu’un élu puisse menacer des journalistes ou un président d’association. » Jean-Pierre Dubois fait ici allusion à deux déclarations de Rodolphe Alexandre. La première lorsque le président de Région a affirmé, lors d’un entretien donné à trois journalistes, qu’il a réclamé « la tête » de la rédactrice en chef de RFO, Muriel Barthélémi (lire dans notre édition du samedi 7 juin). Mardi soir, invité sur le plateau de RFO, Jean-Pierre Dubois commente : « Nous ne sommes pourtant ni en Chine, ni en Tunisie. » Le lendemain, au cours d’un entretien, Rodolphe Alexandre indique au président de la LDH qu’il a « pris des risques personnels » en se permettant ce commentaire. Un deuxième dérapage verbal sous la forme d’une menace, à peine voilée. Néanmoins, si l’incident n’est évidemment pas oublié, c’est à d’autres préoccupations que s’est consacré le président de la LDH.
Jean-Pierre Dubois a ainsi pris la mesure des difficultés rencontrées par certains organismes, comme la Cimade ou le Réseau éducation sans frontière. « C’est dingue qu’il faille passer par un avocat pour pouvoir déposer une demande de nationalité » , s’étonne le président, qui poursuit : « Comment est-il possible que 4 000 dossiers de régularisation soient bloqués en préfecture ? » L’accès à l’éducation, aux soins ou simplement aux droits, mais surtout l’impression d’une absence de débat sur un « avenir commun » ont interpellé Jean-Pierre Dubois. « On va essayer de pousser un peu pour que les choses avancent, conclut-il. Parce que certaines situations n’ont pas de sens ».